Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, hausse le ton et accuse des ONG et certains médias d’être en intelligence avec les séparatistes anglophones pour déstabiliser le Cameroun. Une sortie qui intervient quelques semaines après un rapport de Human Rights Watch mettant clairement en cause l’armée camerounaise dans le massacre de civils survenu dans une localité du Nord-Ouest anglophone.
» Le Minat est en mesure d’affirmer que ces ONG aux ordres ont reçu plus de 05 milliards francs CFA des réseaux occultes à l’intérieur et à l’extérieur du Cameroun, pour la déstabilisation des institutions de la République « , a affirmé Paul Atanga Nji lors de son point de presse donné hier à Yaoundé la capitale politique du Cameroun. Certaines ONG sont nommément visées par la charge au vitriol du ministre camerounais de l’Administration territoriale : Human Rights Watch, International Crisis Group, OCHA, le Redhac.
Des médias camerounais ne sont pas en reste dans ce qui est considéré comme partage du pactole pour mettre le Cameroun sens dessus dessous : Équinoxe TV, Stv, Radio Balafon, le quotidien Le Jour. Des affirmations que le ministre a cependant faites sans plus de détails. Ces médias sont comparés à la très tristement célèbre » Radio mille collines » du Rwanda.
Réagissant aux attentats meurtriers du week-end dernier, lesquels ont été revendiqués par des leaders sécessionnistes vivant en Europe, le Minat s’est indigné du silence des ONG face aux crimes des miliciens séparatistes. Et Paul Atanga Nji d’ajouter que plusieurs ONG sont de mèche avec les combattants ambazoniens. Selon lui, des armes, des munitions, des jumelles avait été retrouvées dans des voitures des ONG à destination des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, et ces matériels étaient destinés aux groupes armés séparatistes.
Dans sa vive indignation, le Minat demande où sont les ONG lorsque de présumés séparatistes brûlent vifs des militants d’un parti politique, juste pour avoir pris part à un meeting.
Paul Atanga Nji a enfin sommé les ONG de déposer leurs rapports d’activités des années 2018 et 2019 au ministère de l’Administration territoriale, selon la loi locale en vigueur.
L’ONG de défense des droits de l’homme Redhac rejette en bloc les accusations portées contre elle et d’autres organisations par le ministre de l’Administration territoriale. Accusations qu’elle qualifie de « mensongères » et « dangereuses ». Le Redhac dit se réserver la possibilité de porter plainte pour diffamation.
Par Regardsurlafrique
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