Les travaux du Sommet du G7 ont débuté ce vendredi à Borgo Egnazia à Bari en Italie, en présence des Chefs des Etats membres du groupe et de nombreux Chefs d’Etat invités à cette occasion.
Dans un projet de déclaration finale, le Groupe des 7 (États-Unis, Allemagne, France, Italie, Royaume-Uni, Canada, Japon) a dit vouloir agir ensemble pour (…) lutter contre les politiques et les pratiques non commerciales qui compromettent l’égalité des conditions de concurrence et notre sécurité économique, et renforcer notre coordination pour relever les défis de la surcapacité mondiale.
A la fois partenaire incontournable et redoutable concurrente des grandes démocraties de la planète, la Chine a été la cible de virulentes critiques de la part des dirigeants du G7 vendredi en Italie, accusée de fausser les règles du commerce international et de soutenir la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.
Joe Biden, Olaf Scholz, Emmanuel Macron et leurs homologues réunis en sommet avec l’Union européenne depuis jeudi à Borgo Egnazia, près de Bari, dans le sud de l’Italie, s’inquiètent du risque posé aux marchés mondiaux par la hausse des exportations chinoises de produits à bas coût, alimentée par des subventions aux nouvelles technologies, notamment dans les secteurs de l’énergie photovoltaïque, des véhicules électriques et des batteries au lithium.
Tout en disant aspirer à des relations constructives et stables avec la Chine dont ils reconnaissent l’importance dans le commerce mondial, les dirigeants du G7 expriment leur préoccupation face aux politiques et pratiques hors marché qui entraînent des conséquences au niveau mondial, des distorsions de marché et une surcapacité néfaste dans un nombre croissant de secteurs ».
Nous défendons une concurrence mondiale juste, a écrit sur X la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Face à la surproduction chinoise, les pays du G7 et Bruxelles aligneront leurs réponses sur la question des surcapacités industrielles, a-t-elle promis.
Le G7 accuse la Chine de fausser les règles du commerce international et de soutenir la Russie
La Chine a été ciblée par les dirigeants du G7, vendredi en Italie. À l’issue du sommet, Emmanuel Macron a lui aussi évoqué un besoin de « synchronisation » des économies des pays du G7, en particulier celles des Etats-Unis d’un côté, de l’Europe de l’autre. Les réponses à la Chine « ne doivent pas conduire à une concurrence entre les membres du G7 et une discussion a été décidée sur la question des subventions dans nos économies », a-t-il dit à des journalistes.
Le G7 exhorte aussi Pékin à « s’abstenir de (…) mesures de contrôle des exportations, en particulier sur les minerais critiques, qui pourraient générer des perturbations significatives de la chaîne d’approvisionnement mondiale », alors que le pays impose des restrictions sur les exportations de minerais cruciaux pour des secteurs comme les véhicules électriques et les télécoms.
En représailles aux importations massives de véhicules électriques chinois dans l’UE, qui menacent les constructeurs européens, Bruxelles a annoncé mercredi jusqu’à 38 % de droits de douane supplémentaires, très loin, toutefois, des 100 % de droits annoncés en mai par le président américain Joe Biden.
« D’accord pour agir ensemble »
Réagissant à l’annonce de l’UE, la Chine a annoncé jeudi qu’elle « se réserve le droit » de porter plainte auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) « et de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre résolument les droits et les intérêts des entreprises chinoises ».
Le G7 évoque aussi dans son projet de déclaration l’aide chinoise à l’effort de guerre russe, la situation militaire et diplomatique dans la zone « indopacifique » avec en point de mire les contentieux territoriaux entre Pékin et ses voisins, dont Taïwan, et la sécurité des voies maritimes en mer de Chine méridionale.
« Nous appelons la Chine à cesser de transférer (…) des composants d’armes et des équipements qui alimentent le secteur de la défense russe », indique la déclaration.
« Nous sommes solidaires pour soutenir le combat de l’Ukraine pour sa liberté et sa reconstruction aussi longtemps que nécessaire », affirment les chefs d’État et de gouvernement, qui ont reçu jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky et lui ont promis 50 milliards de dollars (47 milliards d’euros) tirés des revenus des avoirs russes gelés.
Le G7 est « d’accord pour agir ensemble » contre la fourniture par Pékin à Moscou de « matériels nécessaires pour sa machine de guerre », a affirmé jeudi le président Joe Biden au cours d’une conférence de presse commune avec Volodymyr Zelensky. Ce dernier a toutefois assuré que le président Xi Jinping lui avait « donné sa parole », lors d’un entretien téléphonique, que Pékin ne vendrait pas d’armes à la Russie.
Absense des engagements du G7
Le G7 a accueilli des chefs d’État et de gouvernement non membres, dont l’Indien Narendra Modi, Abdallah II de Jordanie, le Turc Recep Tayyip Erdogan, l’Argentin Javier Milei et le Brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.
Le pape François est également venu disserter en milieu de journée sur l’intelligence artificielle, mettant en garde contre l’usage militaire de l’IA, appelant à interdire les « armes autonomes létales ».
Par ailleurs, le projet de déclaration finale n’inclut aucune référence directe au droit à l’avortement. Un changement de taille par rapport au dernier sommet d’Hiroshima, au Japon, en 2023, quand le communiqué avait affiché leur attachement à « l’accès à un avortement sûr et légal et à des prestations de soin post-avortement ».
Le sujet a donné lieu à un bras de fer en coulisses entre les délégations. Les États-Unis, la France et l’Union européenne, notamment, souhaitaient conserver cette formulation. Paris voulait même la renforcer.
Blocage face au veto italien : le dossier remonte au niveau des dirigeants, et la Première ministre italienne, à la tête d’une formation ultraconservatrice et qui assure la présidence tournante du G7, refuse même catégoriquement d’écrire à nouveau noir sur blanc la formulation agréée l’an dernier.
Interrogé par la presse sur l’absence du mot « avortement », le président français a dit « le regretter » tout en « respectant » une politique qui dérive du « choix souverain » des Italiens.
Le G7 soutient à l’unanimité de ses membres un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza
– Les dirigeants des sept grandes puissances ont exhorté ‘’toutes les parties à faciliter un passage rapide et sans entrave de l’aide humanitaire aux civils qui en ont besoin dans la bande de Gaza’’
La proposition américaine inclut également la libération de tous les otages détenus dans l’enclave palestinienne.
C’est ce qui ressort d’une déclaration commune rendue publique à l’issue sommet du G7 et publiée par le département d’État des États-Unis sur son site Internet.
‘’Israël doit se conformer pleinement au droit international en toutes circonstances’’, indique le texte de la déclaration.
Les chefs d’État et de gouvernement des sept grandes puissances ont également exhorté ‘’toutes les parties à faciliter un passage rapide et sans entraves de l’aide humanitaire destinée aux civils qui en ont besoin, particulièrement les femmes et les enfants, et ce, par toutes les voies d’acheminement terrestres et maritimes possibles.’’
Le prochain sommet du G7 aura lieu à Kananaskis au Canada
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a annoncé vendredi que le Canada accueillerait le prochain sommet du G7 à Kananaskis dans l’Alberta en 2025. Ce sera la septième fois que le Canada accueille ce sommet. Connue comme lieu de vacances et de tourisme dans les Rocheuses, Kananaskis est située à environ 75 km à l’ouest de Calgary.
En juin 2002, cette région a accueilli le 28ème sommet du G7. L’un des points marquants de la déclaration finale adoptée à l’issue de ce sommet, a été l’annonce que la Russie deviendrait un membre à part entière du groupe. Le dernier sommet du G7 organisé par le Canada, en 2018, a été marqué par la controverse. Le président des Etats-Unis d’alors, Donald Trump, avait quitté le sommet en avance et fait savoir dans un message sur Twitter qu’il avait demandé à ses représentants de ne pas approuver la déclaration des dirigeants.
Regard Sur l’Afrique Par Tinno BANG MBANG
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