L’union fait la force. En 1990, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, considérés à l’époque comme un groupement de pays en voie de développement, représentaient 5% du PIB mondial. En 2011, ils ont formé une alliance, les BRICS, pour peser sur l’échiquier mondial. Aujourd’hui, ils pèsent 26%, dont 18% pour la Chine. Et cette montée en puissance va se poursuivre.
Les dirigeants des neuf pays membres des BRICS se trouvent actuellement à Kazan, en Russie, où le premier sommet annuel de l’alliance suite à l’élargissement décidé l’an dernier en Afrique du Sud est organisé. L’ajout de quatre nouveaux membres (l’Arabie saoudite ne l’ayant toujours pas formellement rejoint) va contribuer à modifier les équilibres internes du groupe et constituera un test pour d’éventuelles futures adhésion. Avec l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l’Iran, les BRICS intègrent surtout 3 pays aux ressources pétrolières et gazières particulièrement riches et convoitées.
Au sommet des Brics, l’émergence d’un monde multipolaire
À Kazan, en Russie, Vladimir Poutine a mis en scène son non-isolement sur la scène internationale. Le sommet des Brics, cependant, ne peut se résumer à cela : il signe l’émergence d’un Sud décidé à revendiquer son pouvoir politique et économique, fort de la moitié de la population mondiale.
- Les BRICS ont dépassé depuis 2020 la part du PIB mondial représentée par le G7. Suite à l’admission de quatre nouveaux membres, celle-ci a augmenté de 3,25 points de pourcentage par rapport à l’an dernier.
- La part du G7 suit quant à elle une trajectoire de baisse constante depuis 2015, lorsque le bloc comptait pour 32,6 % du PIB mondial — contre 29 % aujourd’hui.
- L’alliance initialement créée en 2009 autour de la Chine, de la Russie, de l’Inde et du Brésil représente désormais 45 % de la population (+4,21 pp), 31 % de la production de pétrole (+9,3 pp) et 22 % (+2,6 pp) des exportations mondiales de biens.
Au sommet, 13 nouveaux pays ont été acceptés comme partenaires officiels des BRICS, ce qui leur permettra de participer aux initiatives de l’alliance.
Les Membres à part entière sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Afrique du Sud, les Émirats Arabes Unis, l’Iran, l’Égypte et l’Éthiopie.
Les Membres Partenaires sont l’Algérie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l’Indonésie, le Kazakhstan, la Malaisie, le Nigéria, la Thaïlande, la Turquie, l’Ouganda, l’Ouzbékistan et le Vietnam. Quant à la candidature du Cameroun, elle n’a pas été approuvée pour l’instant. Déposée conjointement en avril dernier avec celles du Pakistan et du Zimbabwe, aucune des trois candidatures n’est apparue sur la liste des 13 nouveaux membres partenaires.
Le groupement des principales économies émergentes du monde, les BRICS, a admis ce jeudi lors du Sommet 2024 des BRICS, tenu du 22 au 24 octobre à Kazan, en Russie, 13 nouveaux membres avec le statut de «partenaire» et non de membre à part entière, dont trois pays africains à savoir : le Nigeria, l’Ouganda et l’Algérie.
« Les BRICS décident de ne pas accepter de nouveaux pays comme membres à part entière de l’alliance pour 2024 », précise l’Alliance sur son compte X.
L’organisation a indiqué que ces 13 nouveaux pays ayant « été acceptés comme pays partenaires officiels (…) prendront part aux initiatives des BRICS » et « œuvrent pour devenir ultérieurement membres à part entière de l’alliance ». il est donc évident que les 13 pays ne jouiront pas des mêmes droits et privilèges que les membres à part entière.
Lors du précédent sommet, organisé en août 2023 à Johannesburg en Afrique du Sud, le groupement a accepté la candidature de six nouveaux pays, à savoir l’Argentine qui s’est finalement retirée en décembre 2023, l’Arabie saoudite, l’Ethiopie, l’Egypte, l’Iran et les Emirats arabes unis.
Moments marquants
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a déclaré que « le système financier mondial est obsolète, inefficace et injuste ». Il a également souligné que les puissances économiques mondiales ont abusé de leur position, affirmant que le BRICS est là pour remédier à cette situation.
Les dirigeants ont exprimé leur détermination à soutenir le développement rapide des nations d’Asie du Sud et d’Afrique, avec le BRICS comme partenaire clé. De plus, le BRICS va établir une liste restreinte de nouveaux membres potentiels parmi les 30 pays intéressés à rejoindre l’alliance.
Le président Nicolás Maduro (Venezuela) s’est exprimé lors du sommet des BRICS en déclarant : « Où se trouve la Cour internationale de Justice ? A-t-elle été créée uniquement pour persécuter les pays du Sud ? Chaque fois qu’un missile de haute précision s’abat sur un immeuble à Gaza, tuant hommes, femmes et enfants, et chaque fois qu’un missile frappe Beyrouth ou le sud du Liban, ces attaques mettent en péril le système des Nations Unies. Encore une fois, où se trouve la Cour internationale de Justice ? Est-elle là seulement pour persécuter les pays du Sud ? »
De son côté, le président iranien Masoud Pezeshkian a affirmé : « La Russie est un bon voisin et une grande puissance. Nous devons poursuivre notre coopération dans le cadre du BRICS. »
Le sommet des BRICS marque l’émergence d’un Sud déterminé à revendiquer son pouvoir politique et économique.
Les pays participants ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences négatives des sanctions illégitimes sur l’économie mondiale. Ils appellent à une participation accrue des États les moins développés, notamment africains, à la prise de décision mondiale.
Au niveau économique, plus de 159 pays, soit plus des trois quarts du monde, s’adaptent progressivement à BRICS Pay, un système de paiement décentralisé créé pour faciliter les transactions internationales en utilisant les monnaies locales.
Regard Sur l’Afrique Par Tinno BANG MBANG
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