L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a rencontré samedi des représentants des indépendantistes du Front Polisario à Tindouf en Algérie, dans le cadre de sa deuxième tournée dans la région, a-t-on appris de sources sahraouies.
L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, s’est entretenu dans un camp de réfugiés sahraouis notamment avec le chef de la délégation des négociateurs du Front Polisario Khatri Addouh et le représentant du mouvement indépendantiste à l’ONU Omar Sidi Mohamed.
Le diplomate italo-suédois, arrivé à l’aube à Tindouf, dans l’ouest de l’Algérie, avait rencontré auparavant un groupe de jeunes et de femmes sahraouies, selon l’agence de presse sahraouie SPS.
C’est avec le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, que Staffan de Mistura s’est entretenu dimanche après avoir rencontré d’autres représentants du mouvement indépendantiste la veille. Une réunion à huis clos, selon l’agence de presse algérienne APS, notamment pour préparer un rapport qui doit être présenté au conseil de sécurité des Nations unies dans les prochaines semaines.
Avant cette visite, un porte-parole de l’ONU indiquait que Staffan de Mistura avait « toujours hâte de pouvoir approfondir les consultations avec toutes les parties concernées sur la perspective de faire avancer de façon constructive le processus politique au Sahara occidental ».
Un territoire, que l’ONU considère comme « non autonome », et pour lequel s’opposent depuis plusieurs décennies le Front Polisario soutenu par l’Algérie, qui réclame un référendum d’autodétermination, et le Maroc, qui propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté.
Dimanche soir, Oubi Bouchraya, membre de la direction du Front Polisario chargé de l’Europe et de l’Union européenne, affirmait que le mouvement était engagé à faciliter la tâche de l’émissaire onusien, tout en continuant à défendre son droit à l’autodétermination.
Nommé en novembre 2021, Staffan de Mistura avait effectué en janvier sa première tournée dans la région, qui l’avait conduit à Rabat, en Mauritanie, à Alger et à Tindouf.
Début juillet, Staffan de Mistura s’était rendu à Rabat pour rencontrer des responsables marocains mais avait renoncé à une visite au Sahara occidental, espérant pouvoir le faire à une date ultérieure.
La question du Sahara occidental, ex-colonie espagnole considérée comme un « territoire non autonome » par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc au Front Polisario, soutenu par Alger.
Rabat, qui contrôle près de 80% de ce territoire, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Le Polisario réclame un référendum d’autodétermination sous l’égide de l’ONU, prévu lors de la signature en 1991 d’un cessez-le feu mais jamais concrétisé.
Le Maroc a rompu les relations diplomatiques avec l’Algérie et la Tunisie
L’Algérie a rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021 en raison de profonds désaccords sur le Sahara occidental et du rapprochement sécuritaire entre Rabat et Israël.
Les frictions diplomatiques entre l’Algérie et le Maroc autour du Sahara occidental débordent régulièrement hors du cadre bilatéral pour impacter leurs relations avec d’autres pays en fonction de leur position sur cette question.
Ainsi la visite de M. de Mistura survient en pleine crise diplomatique entre le Maroc et la Tunisie après que le président tunisien Kais Saied a reçu fin août M. Ghali à l’occasion d’un sommet économique Japon-Afrique à Tunis.
L’émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental doit poursuivre son déplacement à Alger aujourd’hui, puis se rendre à Nouakchott, en Mauritanie, samedi.
Regard Sur l’Afrique Par la Rédaction
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