Le Burkina Faso a annoncé lundi soir la suspension de « tous les supports de diffusion » du média panafricain français Jeune Afrique, qui comprend un journal imprimé et un site internet, après la publication d’articles évoquant des tensions au sein de l’armée burkinabè.
Le « gouvernement de transition » a « décidé de manière responsable de suspendre tous les médias de distribution de Jeune Afrique au Burkina Faso jusqu’à nouvel ordre, à compter de ce lundi 25 septembre », a écrit le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Rimtalba Jean Emmanuel Ouédraogo.
Le gouvernement justifie sa décision par la diffusion « d’un nouvel article trompeur sur le site Internet du journal Jeune Afrique, intitulé : « Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l’armée » et publié lundi.
« Cette publication fait suite à un précédent article du même site », publié jeudi, « dans lequel Jeune Afrique affirmait qu' »au Burkina Faso, la grogne monte dans les casernes » », ajoute le ministre.
Selon le gouvernement, « ces affirmations délibérées, faites sans la moindre preuve, ont pour seul but de discréditer les forces armées nationales et, par extension, toutes les forces combattantes ».
Burkina Faso's military junta has suspended the French-language news magazine Jeune Afrique, accusing it of publishing "untruthful" articles
— Charles Onyango-Obbo (@cobbo3) September 26, 2023
📸AFP pic.twitter.com/UixMMAS1V3
Parmi les personnes interrogées par l’AFP à Ouagadougou, certaines ont toujours accès au site Internet, tandis que d’autres font état de difficultés de connexion.
Expulsion de journalistes
Cette décision intervient près d’un an après l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré à la suite d’un coup d’État, son deuxième en huit mois.
Le Burkina Faso partage plusieurs de ses frontières avec deux autres pays dirigés par l’armée et arrivés au pouvoir lors de coups d’État : le Mali depuis 2020 et le Niger depuis fin juillet.
En juin, les autorités burkinabè ont annoncé la suspension pour trois mois de la chaîne française LCI, après avoir expulsé en avril les correspondants des quotidiens français Libération et Le Monde.
Annoncée lundi 25 septembre, la décision du gouvernement burkinabè est une nouvelle atteinte à la liberté de la presse.
— Jeune Afrique (@jeune_afrique) September 26, 2023
https://t.co/DAB74pWWeB
Fin mars, ils ont ordonné la suspension sine die de la chaîne de télévision France 24, après avoir suspendu en décembre 2022 Radio France internationale (RFI), média public français accusé de relayer les messages des dirigeants jihadistes.
En août, le Burkina Faso a également suspendu pour un mois une station de radio nationale pour avoir interviewé un opposant au régime militaire du Niger.
Regard Sur l’Afrique
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