C’est la fin d’une longue attente pour Lionel Messi: à son cinquième Mondial et après des années de désillusions, le capitaine argentin a enfin été sacré champion du monde dimanche au Qatar, une consécration dont les ferments remontent à la Copa América remportée en 2021.
Messi, longtemps maudit
Il fut un temps où Lionel Messi, dominateur avec le FC Barcelone, était frappé d’une malédiction en sélection: pendant plus de 15 ans, « la Puce » a virevolté en vain à la pointe de l’attaque argentine, se contentant de trophées jugés mineurs, comme la médaille d’or olympique en 2008.
Les crève-coeurs ont été nombreux, comme la finale du Mondial-2014 où l’Albiceleste s’était inclinée en prolongation contre l’Allemagne (1-0 a.p.), ou les finales perdues de Copa América 2007, 2015 et 2016, au point que Messi avait un temps considéré la retraite internationale.
« La sélection, c’est fini pour moi, c’est la quatrième finale que je perds, la troisième de suite », lance-t-il le 26 juin 2016, amer. Une petite phrase qui plonge tout un pays dans l’effroi.
Mais cette éclipse ne dure pas: Messi revient sur ses propos deux mois plus tard et disputera le Mondial-2018… sans beaucoup plus de réussite: élimination en huitièmes contre la France (4-3) et nouvelle parenthèse internationale pour le septuple Ballon d’Or, qui fait un break jusqu’à début 2019.
« Je ne veux pas terminer ma carrière sans gagner quelque chose avec l’Argentine », lance-t-il alors.
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— Regard Sur l'Afrique (@RGDSURLAFRIQUE) December 19, 2022
La fin d’une longue attente
En 2021, tout change: pour la première fois depuis 1993, l’Argentine remporte enfin un trophée majeur, la Copa América, avec une victoire de prestige face au grand rival brésilien, 1-0 (but d’Angel Di Maria) en finale au stade Maracana de Rio de Janeiro.
La malédiction est levée et Messi, porté en triomphe par ses coéquipiers après le coup de sifflet final, termine meilleur buteur et passeur du tournoi (4 buts et 5 passes décisives).
Le Brésilien Neymar, autre superstar malchanceuse en sélection, fond en larmes après le coup de sifflet final, avant d’être réconforté par une accolade de Messi, qui deviendra son partenaire au Paris SG après l’avoir été à Barcelone.
Invincible « Scaloneta »
Dans la foulée, l’Argentine devient irrésistible, enchaînant 36 matches consécutifs sans défaite, à une longueur du record de l’Italie (2018-2021).
C’est le triomphe de la « Scaloneta », qu’on pourrait traduire comme « la fourgonnette de Scaloni », du nom du nouveau sélectionneur Lionel Scaloni, intérimaire devenu bonne pioche.
Et Messi, récompensé d’un septième Ballon d’Or à l’automne 2021, glane un nouveau trophée collectif six mois plus tard: la « Finalissima », match de gala contre l’Italie championne d’Europe (3-0).
L’Arabie saoudite, douche froide
Arrivée au Qatar invaincue et porteuse des espoirs de tout un peuple, l’Argentine se prend d’entrée les pieds dans le tapis.
A la surprise générale, l’Albiceleste perd son premier match de poule contre l’Arabie saoudite d’Hervé Renard (2-1), malgré le penalty de l’ouverture du score signé Messi.
« Le premier match fut un coup très dur. Nous sortions de 36 matches sans défaite. Commencer ainsi contre un adversaire contre lequel on ne pensait pas perdre, a été une épreuve très dure pour ce groupe », reconnaît Messi.
Souffrances et délivrances
Voilà l’Argentine au bord du gouffre et contrainte de cravacher pour se qualifier.
Messi et ses équipiers rebondissent contre le Mexique (2-0) puis la Pologne de Robert Lewandowski (2-0), terminant en tête de leur poule.
Le huitième de finale se solde par une victoire non sans frayeurs contre l’Australie (2-1) lors du millième match professionnel de Messi, buteur pour l’occasion.
Le quart est tendu et électrique, les Pays-Bas comblant un retard de deux buts pour forcer la prolongation (2-2 a.p.) avant que l’Argentine, en souffrance, ne se qualifie aux tirs au but, avec une hargne communicative de la part de Messi.
Et la demi-finale contre la Croatie tourne en faveur des Argentins (3-0), qui punissent les erreurs défensives croates.
« Ce que nous avons fait était difficile, car chaque match était une finale », se réjouit Messi.
La consécration, enfin
Pour sa cinquième Coupe du monde, Messi atteint enfin le Graal d’un titre mondial, en battant en finale la France tenante du titre aux tirs au but (4 tirs au but à 2, 3-3 a.p), au terme d’une finale d’anthologie, pour offrir une troisième étoile à l’Argentine.
C’est une consécration pour le petit attaquant argentin du Paris SG (35 ans), auteur d’un doublé en finale dimanche et qui entre au panthéon des plus grands joueurs de l’histoire, aux côtés de son compatriote Diego Maradona, sacré en 1986.
De quoi parachever l’immense carrière du septuple Ballon d’Or, prétendant N.1 à un huitième trophée de meilleur du monde. Messi n’est plus maudit !
RSA Avec Euronews
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