La conférence africaine de Marrakech a lancé comme principale recommandation l’élaboration d’une charte de 14 objectifs pour la réduction des risques sanitaires.
Les problèmes communs de l’Afrique liés à l’eau, à l’environnement et à la sécurité alimentaire seront résolus par la consolidation des trois valeurs africaines que sont la résilience, la solidarité et le partage, en s’appuyant sur une collaboration interactive pour réaliser l’unité panafricaine.
Lors de la clôture de la deuxième édition de la Conférence africaine sur la réduction des risques sanitaires, le ministre de l’équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a partagé l’expérience du Maroc dans le domaine de la gestion des ressources en eau et de son adaptation aux changements climatiques qui ont eu un impact sur l’approvisionnement en eau du pays.
Dans le domaine de la santé, M. Baraka a indiqué que 80 % des maladies qui se propagent en Afrique sont causées par la qualité de l’eau et que, chaque jour, 650 Africains, en particulier des enfants de moins de 5 ans, meurent de maladies transmises par une eau de mauvaise qualité.
Le Maroc, à l’instar d’autres pays africains et arabes, souffre de divers problèmes tels que le stress hydrique, ce qui pousse les experts et les chercheurs à mettre en place une stratégie efficace dans ce domaine afin de réaliser la justice hydrique en mettant fin à la répartition inégale de cette substance vitale sur le territoire national, a souligné le ministre.
L’autoroute de l’eau
Dans le cadre de la gestion des ressources en eau du Royaume, le Maroc a réussi à disposer de 152 grands barrages (+19 milliards de m2), 18 en cours de réalisation pour atteindre 24 milliards de m2 à l’horizon 2027, et 137 petits barrages en service, 17 stations de transformation et de transport de l’eau, et des milliers de puits, en plus de 12 stations de dessalement de l’eau de mer et 158 stations d’épuration des eaux usées.
Le projet d’autoroute de l’eau reliant les eaux du fleuve Sebou à celles du Bouregreg pour alimenter la capitale Rabat et la ville de Casablanca représente l’une des principales réalisations du Maroc dans le secteur de l’eau.
A cet égard, Nizar Baraka a souligné que la sécurité de l’eau occupe une position stratégique pour l’Etat et qu’elle se traduit par la priorité accordée à une politique globale de l’eau pour surmonter la crise de pénurie d’eau que connaît le Royaume.
Tout cela en mettant en œuvre les instructions du Roi Mohammed VI pour achever la construction des barrages prévus et des réseaux reliant les bassins hydrographiques, la construction des stations de dessalement de l’eau de mer, en veillant à la rationalisation de l’utilisation de l’eau notamment dans l’irrigation pour éviter toute forme de gaspillage, l’utilisation des eaux usées et assurer la qualité de l’eau potable.
Santé globale africaine
Le président de l’African Global Health (AGH), Imane Kendili, a confirmé que le Maroc est fortement engagé dans le travail sur la sécurité de l’eau et qu’il est aujourd’hui en mesure de donner des leçons dans la gestion de cette question vitale, et de partager ses connaissances et son expérience en s’appuyant sur la convergence et la coopération avec ses homologues africains.
mane Kendili a également souligné que la déclaration Marrakech 2022 sur les risques sanitaires a fait le tour de l’Afrique et a été adoptée par plusieurs pays africains, faisant de cette Conférence africaine une initiative historique de mobilisation des décideurs africains où, pour la première fois, des hommes politiques discutent avec des experts et des chercheurs des questions fondamentales qui préoccupent les sociétés et les gouvernements du plus jeune continent du monde.
L’Afrique tend aujourd’hui la main au monde pour travailler ensemble à la lutte contre le changement climatique et son impact sur la sécurité alimentaire et la santé mondiale.
Santé et protection sociale
Un autre défi auquel est confronté le continent africain est celui de la santé et de la protection sociale, où le Maroc, en tant que pays africain, fait figure de pionnier dans la gestion des crises sanitaires grâce à ses stratégies proactives et à sa vision continentale.
Dans ce sens, le ministre de la Santé, Khaled Ait Taleb, a souligné, lors de la conférence de presse finale de la Conférence africaine de Marrakech, la volonté réelle de parvenir à une souveraineté sanitaire continentale, affirmant que l’Afrique peut compter sur l’Afrique.
M. Ait Taled a expliqué que la protection sociale et l’assurance maladie constituent un système commun qui a vu le jour en 2002 et qui se généralise progressivement pour atteindre ses objectifs d’assurance maladie solidaire, où les jeunes paient pour les vieux et les riches pour les pauvres. Ce projet requiert les efforts conjugués du secteur privé, du secteur public et du secteur intermédiaire pour atteindre les résultats souhaités dans ce domaine.
Il convient de rappeler qu’il existe trois catégories de bénéficiaires de l’assurance maladie et de la protection sociale au Maroc : la classe vulnérable qui demande une assurance de solidarité, les travailleurs journaliers sans salaire fixe dans le secteur privé et l’assurance obligatoire pour les salariés.
Le défi majeur auquel est confrontée la mise en œuvre de l’assurance maladie et de la protection sociale, a conclu le ministre de la santé, est l’activité du secteur informel d’une part, et la généralisation de ce système sur le continent africain d’autre part.
Regard Sur l’Afrique avec Atalayar Par Khadiya Taouil
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