Selon l’organisation africaine, la plupart de ses Etats membres sont prêts à participer à une éventuelle intervention militaire au Niger. Les dirigeants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se sont à nouveau réunis pour tenter de trouver une solution à la crise actuelle au Niger. Une fois de plus, l’organe africain a mis sur la table la possibilité d’une intervention militaire dans le pays sahélien afin de rétablir l’ordre après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum.
« Que personne ne doute que si tout le reste échoue, les braves forces de l’Afrique de l’Ouest sont prêtes à répondre à l’appel du devoir », a déclaré Abdel-Fatau Musah, commissaire de la CEDEAO chargé des affaires politiques, de la paix et de la sécurité, lors du sommet extraordinaire qui s’est tenu au Ghana, rapporte France24.
Lors de la session de la semaine dernière au Nigeria, la CEDEAO a convenu de « l’activation immédiate » de ses forces en attente, mais a également souligné l’importance de la diplomatie pour parvenir à une solution pacifique. La diplomatie reste la principale option de la CEDEAO, malgré la position ferme et provocatrice des nouveaux putschistes nigériens, qui ont même annoncé la formation d’un nouveau gouvernement et menacé d’assassiner Bazoum.
« L’objectif de notre réunion n’est pas simplement de réagir aux événements, mais de tracer de manière proactive une voie qui conduira à la paix et soutiendra la stabilité », a expliqué le chef d’état-major du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa, dans des déclarations rapportées par les médias français. « La démocratie est ce que nous défendons et soutenons », a-t-il ajouté.
Toutefois, si la diplomatie échoue, les dirigeants de la CEDEAO seront contraints de prendre des mesures plus radicales à l’encontre du Niger. « Par tous les moyens disponibles, l’ordre constitutionnel sera rétabli dans le pays », a déclaré Abdel-Fatau Musah.
Bien qu’au cours des dernières semaines, certains pays membres de la CEDEAO aient exprimé leur rejet d’une éventuelle intervention militaire, selon la CEDEAO, la plupart de ses États membres sont prêts à participer à une éventuelle intervention militaire au Niger.
Pour sa part, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a rejeté une intervention militaire au Niger, a déclaré une source de l’organisation à l’agence de presse EFE. Malgré cela, Abdel-Fatau Musah a assuré que la CEDEAO travaille en coordination avec les Nations unies et n’a donc pas besoin de l’approbation du CPS pour trouver une solution à la crise.
Les putschistes nigérians ont à nouveau exprimé leur désapprobation quant à une éventuelle intervention militaire contre le pays, soulignant qu’une telle démarche constituerait une « agression illégale et insensée ». Dans l’éventualité d’une telle opération militaire, l’armée nigériane a annoncé une « réponse immédiate » contre l’intervention.
Depuis le coup d’État contre Bazoum, le danger que représente pour l’ensemble de la région la déstabilisation du Niger, un pays qui a dû faire face par le passé à l’expansion du djihadisme, est devenu évident. Ces derniers jours, le pays a connu une nouvelle vague d’attaques terroristes.
Rien que mardi, au moins 17 soldats nigériens ont été tués et 20 autres blessés lors d’une attaque dans le sud-ouest du pays. À cet égard, le haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère, Josep Borrell, a rappelé que « la restauration de l’ordre constitutionnel est le seul moyen de rétablir la sécurité dans un pays très affaibli par la tentative de coup d’État ».
Regard Sur l’Afrique avec Atalayar Par Margarita Arredondas
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