C’est jour de vote en France, et dans une vingtaine de pays du continent européen, dimanche 9 juin, pour décider de la configuration du futur Parlement européen. A l’occasion de ces élections, 49,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes en France pour départager les trente-huit listes qui se sont présentées pour ce scrutin – un record.
- En France, où 81 eurodéputés seront élus pour un mandat de cinq ans, le scrutin se déroule dans une circonscription unique à la proportionnelle à un tour. Les électeurs votent pour des listes dont ils ne peuvent modifier ni l’ordre ni la composition. Pour qu’une liste obtienne des eurodéputés, elle doit atteindre le seuil de 5 % de voix exprimés.
Après le score historique du RN aux européennes, Emmanuel Macron convoque des élections législatives le 30 juin et le 7 juillet
Jordan Bardella est le grand gagnant de ces élections européennes avec 31, % des voix. Valérie Hayer est loin derrière avec 14,7 %. La candidate de la majorité présidentielle conserve la seconde place, mais son écart avec Raphaël Glucksmann – toujours troisième avec 14 % des voix – se resserre. Coup de tonnerre, Emmanuel Macron, a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale.
« Je signerai dans quelques instants le décret de convocation des élections législatives qui se tiendront le 30 juin, pour le premier tour, et le 7 juillet, pour le second tour », a précisé Emmanuel Macron.
Le score de la liste du camp présidentiel « n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe », a reconnu le président de la République. « Les partis d’extrême droite, qui, ces dernières années, se sont opposés à tant d’avancées permises par notre Europe, (…) progressent partout sur le continent », a regretté Emmanuel Macron, après la publication des premières estimations des élections européennes.
Le chef de l’Etat a déclaré : « Je ne saurai donc, à l’issue de cette journée, faire comme si de rien n’était. A cette situation, s’ajoute une fièvre qui s’est emparée ces dernières années du débat public et parlementaire dans notre pays. » « C’est pourquoi, après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de notre Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote », a-t-il ajouté.
Dissolution de l’Assemblée nationale : « Nous sommes prêts à exercer le pouvoir », affirme Marine Le Pen
Sous les acclamations, avec Jordan Bardella à ses côtés, Marine Le Pen s’est exprimée depuis le QG du Rassemblement national, quelques minutes après l’allocution d’Emmanuel Macron annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale.
Déjà à la tête du premier groupe d’opposition à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen affirme que le Rassemblement national est « prêt à exercer le pouvoir » : « Ces élections européennes consacrent notre mouvement comme la grande force d’alternance pour la France ».
Le Rassemblement national (RN) a obtenu, dimanche 9 juin, un score au-delà de ses espérances lors des élections européennes, en ralliant 31,5 % des suffrages exprimés, selon les premières estimations de l’institut Ipsos pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI et Public Sénat/LCP Assemblée nationale. Un score inédit, toutes formations politiques confondues, depuis quarante ans et les 43 % de l’union de la droite menée par Simone Veil en 1984. Aucun parti n’avait plus dépassé 30 % des voix lors du scrutin européen.
- C’est la surprise du chef. Et quelle surprise. Emmanuel Macron annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. Face aux résultats des élections européennes, où la liste de la majorité présidentielle (14,7%) arrive loin derrière le RN (31,5%), faisant deux fois moins que Jordan Bardella, le Président prend tout le monde de court.
- Un énorme coup de poker où le chef de l’Etat fait tapis, prenant son risque, un risque maximum. « Le principal message des européennes est clair : ce n’est pas un bon résultat pour les partis qui défendent l’Europe, dont celui de la majorité présidentielle », reconnaît Emmanuel Macron. « Oui, l’extrême droite est à la fois l’appauvrissement des Français et le déclassement de notre pays. Je se saurais donc faire comme si de rien n’était », affirme Emmanuel Macron, qui lâche son annonce fracassante à laquelle personne ne s’attendait : « C’est pourquoi, après avoir procédé aux consultations prévues à l’article 12 de la Constitution, j’ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote. Je dissous ce soir l’Assemblée nationale. Je signerai dans quelques instante le décret ».
Envoyant ses premiers députés au Parlement européen, Eric Zemmour dit « éprouve[r] une grande joie »
Remerciant les électeurs de Reconquête ! d’avoir « accompli leur belle mission », Eric Zemmour a affirmé « éprouve[r] une grande joie » : « Nous voilà entrer de plain-pied dans la grande politique européenne. »
« Une vague s’est levée ce soir en Europe (…) ; la droite qui gagne et celle qui se bat contre l’islamisation de nos pays, contre le wokisme, pour la défense de l’identité des nations, pour le retour de la prospérité dans une économie libre », a estimé M. Zemmour. Le président de Reconquête ! a dit « compter » sur ses élus « pour faire entendre les vérités françaises dont Bruxelles ne veut pas ; avec nos alliés, je peux d’ores et déjà vous dire que la bataille va avoir fière allure ».
Toutefois, même si sa « fierté est grande » dimanche soir, M. Zemmour affirme qu’il ne s’en « tiendra pas là ». « Les 7 % de la présidentielle était certes un exploit pour un parti qui venait de naître, mais ils ne nous ont pas suffi. Les 5 % de [dimanche] soir sont une formidable bonne nouvelle, mais nous voulons encore mieux. Nous voulons sauver notre pays », a-t-il ajouté.
Par Regard Sur l’Afrique
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