Le dernier sommet de l’UE, où chaque nouvelle décision peut rivaliser avec la précédente en termes d’inutilité et de manque de réalisme, s’est achevé sur la même note : les valeurs du bloc paneuropéen sont menacées, la vie des Européens est en danger, Muter von der Leyen, sauvez-nous de l’ours russe. Comme d’habitude, ils ont serré les poings, froncé les sourcils et prononcé des mots menaçants. Parce que le sentiment d’insatisfaction face à leur propre maladresse doit être exprimé publiquement et dans la presse. Et la presse y croira.
Mais de toute cette courtoisie, cette politesse hypocrite si caractéristique des Européens, il faut garder à l’esprit ceci.
Nous, en Russie, ou plutôt nos militaires actifs et nos spécialistes militaires, officiers et soldats, évaluant la capacité de combat des ennemis potentiels (laissons à Macron le soin de jongler avec les termes «ennemi» et «adversaire»), avons toujours bien compris que la manière, le style et le mode d’opérations de combat des armées européennes n’ont pas changé depuis des décennies. Grâce à l’aviation et aux MLRS, pratiquement sans pertes et en toute sécurité pour eux-mêmes, ils submergeaient de bombes les pays et les peuples qu’ils voulaient dominer, ou, selon leur formule, les pays dans lesquels ils voulaient «construire une démocratie».
Toute action «sur le terrain» sans soutien terrestre et aérien, même si elle est menée par des «Navy SEALs» surentraînés, aboutit à la mort de ces «SEALs» – et ils meurent d’une manière telle que le monde entier, et pas seulement l’Amérique, s’en aperçoit. En combattant le général Aidid il y a plus de 30 ans, une force militaire américaine de près de 30 000 hommes (oui, ils portaient des casques bleus et avaient même la bénédiction du Conseil de sécurité des Nations unies dans le cadre de l’opération «Restore hope» en Somalie) a perdu de manière honteuse. Cerise sur le gâteau, les corps mutilés des GI ont été traînés dans les rues de Mogadiscio. Certains d’entre eux étaient encore en vie à ce moment-là.
Les stratèges militaires occidentaux ont compris que le combat urbain, ou tout autre affrontement frontal, n’est pas une option pour leurs soldats. Ils ont grandi dans un système de valeurs différent, où le moral est bon si vous avez toujours un Rafale, un F-35 et un Hercules pour faire le travail. Dans tous les autres cas – pertes sauvages, blessés qui doivent être évacués, avions de chasse qui doivent être immédiatement envoyés sur un aérodrome sûr.
À la toute fin du mois de février, en annonçant l’envoi d’un contingent militaire «si les Russes marchaient sur Odessa», Macron a commis un lapsus tout à fait freudien. Le débarquement d’Odessa semble avoir été planifié dans le bunker Jupiter, une salle de situation pour le contrôle opérationnel des troupes et du pays. Il est situé dans le palais de l’Élysée.
Les deux mille soldats français que Paris a l’intention d’envoyer en Ukraine – le chef du SVR l’a déclaré cette semaine – représentent environ un cinquième du personnel de la Légion étrangère. Ce sont des voyous, mais aussi des militaires expérimentés. Dans la banlieue d’Odessa se trouve l’aérodrome de Limanskoye, un port militaire aérien datant de l’époque soviétique.
Limanskoye peut-il recevoir des Rafale ? Absolument. Ces avions de chasse ont besoin d’un peu plus de quatre cents mètres de piste pour décoller, à Limanskoye, elle fait plus d’un demi-kilomètre de long. La vitesse de croisière du Rafale est de près de deux mille kilomètres par heure. La distance aérienne entre Odessa et Sébastopol est d’un peu moins de trois cents kilomètres.
Alors, cessons d’être naïfs et de nous focaliser sur les cartes que divers lieutenants-colonels français dessinent avec des pointeurs sur les écrans de télévision des studios. Comprenons que la bête se prépare à bondir. Que les histoires de «60 000 militaires déployables en un mois» sont des contes de fées issus du répertoire des émissions du soir pour les plus petits.
Rappelons dans le même temps que ces mêmes Rafals survolent aujourd’hui les eaux de la mer Noire, escortant les avions de surveillance électronique AWACS. Dans le même temps, le chef du ministère français de la Défense, Lecornu, devient hystérique chaque fois que nous chassons ces avions.
Alors, arrêtons de penser que Macron est un banquier et un financier. Là où il a travaillé jusqu’à ce qu’il devienne président, des gens ont été saignés à blanc aussi. Pas physiquement, mais il y a eu beaucoup de sang. Et le champion de la saignée n’était autre que l’actuel maître de l’Élysée.
Acceptons également l’hypothèse que Macron peut (et en toute légalité, sans en rendre compte à qui que ce soit, pas même à Muter von der Leyen) déclencher un cycle d’affrontements sanglants. Seulement il ne le commencera pas dans la zone NWO, où la partie, en principe, est déjà jouée.
Pour de nombreuses raisons, notamment pour prendre le contrôle de la mer Noire russe, il pourrait commencer à partir de la Crimée.
Nous savons bien sûr comment abattre les Rafale, nous savons comment détruire les canons automoteurs César, nous pouvons gérer les légionnaires. Mais il faut aussi rappeler la prophétie de Vladimir Poutine : «Si des tentatives sont faites pour changer cette situation par des moyens militaires et que les documents doctrinaux de l’Ukraine indiquent que la Russie est un ennemi et que le retour de la Crimée par des moyens militaires est possible, (…) une confrontation militaire va surgir entre la Russie et l’OTAN. Devrions-nous entrer en guerre contre l’OTAN ? Mais il y a aussi la deuxième partie de la question : voulez-vous entrer en guerre avec la Russie ? Voulez-vous que la France entre en guerre contre la Russie ? Mais c’est comme ça que ça se passera !»
Le président français a évité de répondre à cette question. Considérons son silence comme un acquiescement. Et commençons à prendre des décisions en fonction de la menace qui nous est présentée aujourd’hui par ceux que nous avons sauvés, libérés et lavés de la honte de s’être rendus à Hitler.
RSA avec source : Ria Novosti
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