Le commandant de la Garde nationale de Guinée-Bissau, le colonel Vitor Tchongo, et quelques autres de ses éléments ont été arrêtés vendredi matin par la police militaire, a-t-on appris de sources militaires.
L’état-major bissau-guinéen a dit, ce 1er décembre 2023, détenir le chef de l’unité des forces de sécurité impliquée dans une nuit d’affrontements dans la capitale, et a assuré que l’armée contrôlait la situation.
Les interpellés, qui se trouvent actuellement dans les locaux de l’état-major général des forces armées, ont été appréhendés après des affrontements armés entre la Garde nationale et les éléments du Bataillon du Palais présidentiel, d’après les mêmes sources. Selon un communiqué de l’état-major général des forces armées, jeudi à 20 heures, un groupe de la Brigade d’intervention rapide (BIR) dirigé par le colonel Tchongo a libéré les personnes interrogées dans les locaux de la police judiciaire.
Débutés vers 1h20 vendredi, les coups de feu ont, toutefois, cessé d’être entendus vers 9h. « Des tirs d’armes automatiques ont été entendus à Bissau. Les tirs provenaient des environs de la caserne du quartier de Luanda et d’autres installations de la Garde nationale », selon plusieurs témoignages d’habitants de la capitale dont les rues étaient devenues subitement désertes.
Les incidents ont lieu au moment où le président Umaro Sissoco Embalo et le chef d’état-major général des forces armées, Biague Na Ntan, sont absents du pays.
Le colonel Victor Tchongo qui dirigeait cette opération s’est finalement rendu. Il commandait donc les éléments de la garde nationale qui ont exfiltré de leur cellule le 30 novembre 2023 le ministre de l’Économie Souleiman Seidi et le secrétaire d’État au Trésor public Antonio Monteiro. Les hommes armés s’étaient ensuite retranchés dans une caserne située dans le quartier Santa Luzia.
Éviter un bain de sang. Ce matin du 1ᵉʳ décembre résonnaient encore dans Bissau des tirs nourris entre cette unité et les forces spéciales, jusqu’à ce que le colonel Tchongo décide de se rendre pour éviter un bain de sang, a-t-il expliqué.
Plusieurs de ses éléments ont aussi été arrêtés. Les autres sont en fuite. Le ministre Seidi et le secrétaire d’État Monteiro ont tous les deux été récupérés sains et saufs. Ils ont été remis dans leur cellule. Pour l’heure, il n’y a pas de bilan en termes de morts ou de blessés. L’armée sillonne les rues, et les accès à la présidence ont été fermés.
Regard Sur l’Afrique
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