Le Niger tend la main à ses voisins du Sahel en proie à des difficultés d’approvisionnement en gasoil. Le pays s’est engagé à fournir du gasoil au Tchad, au Mali et au Burkina Faso. Le but est de contribuer à la satisfaction de leurs besoins énergétiques et à la consolidation de la solidarité régionale.
La récente inauguration d’un oléoduc majeur au Niger marque une étape significative dans le renforcement de la coopération énergétique en Afrique sahélienne. Cette infrastructure d’envergure offre au Niger une position stratégique en tant que fournisseur de gasoil, impactant positivement plusieurs pays voisins en quête de solutions pour leurs besoins énergétiques croissants.
Le Niger s’engage à fournir du gasoil à ses voisins, le Tchad, le Mali, le Burkina Faso et éventuellement le Togo, pour répondre à leurs besoins énergétiques croissants. C’est ce qui ressort d’un communiqué publié à l’issue d’une réunion des ministres de l’Énergie de ces pays, qui s’est tenue samedi à Niamey.
A l’issue de cette réunion, les ministres ont convenu et signé un protocole d’accord sur la fourniture de gasoil par le Niger au Tchad, au Burkina Faso et au Mali, comme l’a confirmé Ndolenodji Alixe Naïmbaye, la ministre de l’Énergie du Tchad, en lisant le communiqué. Le communiqué mentionne également que des discussions sont en cours pour la fourniture de gasoil au Togo.
Cette rencontre reflète la volonté de ces pays de renforcer leur coopération, en particulier dans le domaine des besoins énergétiques, précise le communiqué. Réunis récemment au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), le Mali, le Burkina Faso et le Niger envisagent la création d’une Confédération.
Cette initiative, inédite entre ces nations, s’avère cruciale pour répondre à la demande énergétique grandissante du Sahel et pour diversifier les sources d’énergie dans une région souvent marquée par des instabilités politiques.
Au début de novembre 2023, le Niger a mis en service un oléoduc géant pour la première commercialisation de son pétrole brut, qui sera transporté depuis Agadem (sud-est) jusqu’au Bénin voisin. Des investissements de 4 milliards de dollars pour développer les champs pétroliers à Agadem et de 2,3 milliards de dollars pour la construction de l’oléoduc devraient permettre de porter la production pétrolière du Niger à 110 000 barils par jour, dont 90 000 barils seront destinés à l’exportation, selon le gouvernement.
Il s’agit selon le ministre du Pétrole, des Mines et de l’Energie du Niger M. Mahaman Moustapha Barké Bako, « d’une initiative qui promeut la coopération sud-sud et qui vise à renforcer la transparence, l’efficacité et la prise de décision éclairée dans la gestion des différentes activités relevant de nos compétences’’. C’est aussi l’occasion idéale « pour échanger des idées, partager nos expériences et travailler de concert pour trouver des solutions ambitieuses, innovantes aux difficultés énergétiques persistantes dans nos pays » a-t-il dit. En somme, cette réunion est une opportunité historique de mettre en commun les ressources humaines, matérielles et financières de ces cinq pays, pour changer le visage de l’énergie de ces pays et celle du Sahel particulièrement.
Parallèlement, les efforts du Niger et de ses partenaires sahéliens ne se limitent pas à l’hydrocarbure. Le projet ambitieux « Désert to Power », soutenu par la Banque africaine de développement.
Dans le domaine de l’électricité, les ministres ont également adopté samedi une feuille de route en vue de concrétiser le projet « Désert to Power », initié par la Banque africaine de développement (BAD), qui vise à fournir de l’énergie à 250 millions de personnes dans les pays de la bande sahélienne.
« Désert to Power » est une initiative de la BAD d’une valeur de 20 milliards de dollars, visant à faire du Sahel la plus grande zone de production solaire au monde avec une capacité de 10 000 MW. Les onze pays bénéficiaires de ce projet sont le Burkina Faso, l’Éthiopie, l’Érythrée, Djibouti, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan et le Tchad.
L’investissement du Niger dans les infrastructures énergétiques et sa capacité à fédérer ses voisins autour de projets communs lui confèrent une place de choix sur l’échiquier régional. Ces initiatives ne sont pas seulement le gage d’une amélioration de l’approvisionnement énergétique, mais également d’un renforcement des liens économiques et politiques dans une région en quête de stabilité et de développement.
Par Tinno BANG MBANG
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